Trakiiska Elegia fait référence au peuple de Thrace qui, à son apogée, tenait un territoire allant du nord-est de la Grèce jusqu’au sud de la Hongrie, son coeur étant la Bulgarie actuelle, terre natale du compositeur. Au delà du retour aux sources pour ce compositeur aujourd’hui parisien, il s’agit de retrouver les racines profondes du peuple bulgare, évoquée au début et à la fin par un chant lointain. Cette oeuvre est structurée par une forme en arche, représentant la naissance et la disparition de ce peuple. Les différentes parties, se terminant systématiquement par une suspension, ne peuvent être interprétées séparément, car chacune d’entre elle participe à la dramaturgie très intense qui caractérise cette pièce. Chaque partie développe une atmosphère bien spécifique, représentée par l’utilisation de différents tempi, différentes sonorités ou modes de jeu. La cohérence globale est tenue par le langage très personnel du compositeur, basé essentiellement sur les modes et rythmes traditionnels de la musique des balkans, considérablement enrichi par l’utilisation de clusters sur une ou plusieurs octaves et surtout par une grande connaissance des qualités de l’instrument au niveau des résonances naturelles ou de différentes techniques instrumentales telles que l’enchevêtrement d'harmoniques naturelles, le pizzicato, les liés pour soutenir les points d’appuis rythmiques, le tout dans une réalisation somme toute très instinctive. Trakiiska Elegia a été créée au Festival International de guitare de Koblenz le 1er juin 2017 par son dédicataire, Gabriel Bianco. texte : Gabriel Bianco
