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DZ 2478
Intermédiaire
ISBN: 978-2-89737-395-5
Guitare seule
12 p.
Manuel Blasco de Nebra est né en 1750 dans une famille de musiciens. Il est le fils de l’organiste de la cathédrale de Séville. Encore jeune, il a quitté sa ville natale Séville pour Madrid, soutenu par son oncle le compositeur de zarzuela José Blasco de Nebra, pour se faire un nom comme organiste, claveciniste et pianiste. Il fut rapidement connu pour son extraordinaire capacité de déchiffrage, il dut cependant revenir à Séville rapidement après la mort de son oncle pour des raisons financières. Tout d’abord il put y travailler comme assistant de son père à la cathédrale. Jusqu’à sa mort en 1784 Blasco de Nebra a dû composer une œuvre d’environ 170 morceaux dont on a jusqu’à présent redécouvert 26 sonates et six pastourelles.
En 1963, le compositeur et professeur à l’université américain Robert Parris a commencé à redécouvrir cette œuvre. Avec l’aide de la Library of Congress à Washington, il publia six sonates qui appartiennent aux dernières oeuvres de Manuel Blasco de Nebra. Elles renvoient à une copie d’une édition parue à Madrid vers 1780. Depuis, on a retrouvé d’autres œuvres dans les abbayes et les monastères espagnols Osuna, Montserrat et Santa Clara. Les trois sonates ici présentées, transcrites pour la première fois pour guitare, datent de la découverte faite au monastère Osuna Encarnacion, à l’est de Séville et appartiennent aux premières œuvres de Blasco de Nebra. Par le style et par la forme, on sent encore une certaine ressemblance avec les sonates pour clavecin écrites dans la période baroque, entre autres par Domenico Scarlatti, Carlos Seixas et Antonio Soler sur la presqu’île ibérique. Par contre, au fil du temps ces traditions baroques passent chez Blasco de Nebra à l’arrière-plan, ce qui est sensible par exemple, en comparaison des sonates découvertes par Parris et de celles d’Osuna. Les sonates de De Nebra tendent peu à peu vers les sonates du classique à plusieurs mouvements.
Dans la transcription des sonates 107, 108 et 112, j’ai essayé de rester aussi près que possible de la version originale pour instrument à clavier. La version retenue est en tous cas celle qui se rapproche le plus de l’effet d’un clavecin, ce qui se reflète avant tout dans le choix du doigté et de l’ornementation. La musique de Blasco de Nebra se laisse parfaitement transcrire pour la guitare et on trouve presque dans tous cas des solutions idiomatiques. De cette manière on a pu conserver les tons originels, comme on peut le constater dans la sonate 107 avec la dernière corde en ré et dans la sonate 112 avec capodastre à la troisième frette. L’ornementation, qui, en fréquence et en accent, est en style baroque est réalisable à la guitare avec des liaisons de la main gauche, pour les trilles, on doit prendre en considération de jouer sur deux cordes. Les accords arpégés, comme par exemple dans la sonate 108, mesure 46 et suivantes, sont déjà classiques, avec les temps sur la mélodie. De même dans la sonate 108 les appoggiatures notées en doubles croches aux temps 43-45 et 50-52 peuvent être jouées en liaison de la main gauche ou en glissando.
Je voudrais remercier chaleureusement Sylvain Lemay, Yuval Dvoran, Roberto Aussel et Martina Kollross, sans l’aide desquels la présentation de cette merveilleuse musique n’aurait pas été possible.
Daniel Marx, Dorfen 2015