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Compositeur: PÉNICAUD Éric
DZ 2199
Avancé
ISBN: 978-2-89737-116-6
Concerto pour guitare
34 p. + parties séparées Comprend la partie chef et les parties séparées.
Une guitare au grand large
Compositeur, guitariste et improvisateur, comme aime à se définir le Français Eric Pénicaud , un nom désormais bien connu dans ces colonnes, puisque j'ai déjà eu l'occasion de me trouver face à ses œuvres, toujours d'excellente qualité et d'un grand intérêt artistique.
Le Concerto pour le grand large, conçu en trois parties consécutives, qui ont pour sous-titre Oviri, Transfiguratio, Slap!, est un vibrant hommage à l’ « 'immobilité mouvante » du grand large et c'est pour cette raison que souvent l'orchestre installe un tapis sonore où sont greffées les « vagues légères » ou cinglantes de la guitare soliste -qui a pour tâche de transporter l'auditeur dans l’univers méditatif du compositeur plutôt que dépeindre un tableau sonore.
L'orchestre est composé des instruments à cordes et de la Flûte en Sol –qui a souvent pour mission le fait d'anticiper ou de dialoguer avec la guitare ou avec l'orchestre à cordes.
Le premier « tableau » Oviri signifie sauvage en langue Maori, et veut représenter l'âme du compositeur libre et immergé dans la nature originelle ; le deuxième, par contre, décrit sa prise de conscience de l’aspect méditatif de l’existence, tandis que le troisième et dernier mouvement est destiné d’une part à évoquer la gifle marine reçue par le biais des vagues, mais aussi (peut-être) à pouvoir réintégrer la société et ainsi à s' y exprimer par la musique tout en demeurant en quelque sorte également étranger. Le compositeur clôt ses remarques sur ce mouvement avec « être dans le monde sans être du monde », d'inspiration évangélique.
Cette pièce qui a eu une longue gestation, nous offre dans sa version définitive un moment de contemplation, nous immergeant dans le monde sonore du vaste grand large. L’œuvre est dédiée à Sébastien Llinares.
Franco Cavallone in Seicorde #119, Aprile-Giugno 2014, Italie
Le prolifique compositeur Eric Pénicaud consacre une nouvelle et remarquable composition au répertoire pour guitare et orchestre. Cette œuvre passionnante donne une idée précise de la capacité d’orchestration de Pénicaud, de sa sensibilité du traitement de l'orchestre, de sa capacité à gérer avec maestria l'équilibre sonore des cordes qui se marient parfaitement avec la dynamique de la guitare.
Le concerto est né, comme le dit le compositeur lui-même, de circonstances vécues au cours de voyages autour du monde effectués par mer en compagnie de son épouse Dany et de ses deux enfants, Dolinda et Manoël en trois différentes périodes, et en traversant l’océan Pacifique, l'océan Indien et finalement la Méditerranée. En effet, l’écriture suggestive de Pénicaud paraît se faire l’écho d’une mer imaginaire, riche en histoire, en événements, et même en situations inattendues.
Le premier mouvement Oviri (mot d'origine Maori), est une sorte de voyage mystique, où la guitare réussit à dialoguer de façon surprenante avec l'orchestre à travers un jeu extrême de dynamiques et de résonances, de transitions fréquentes entre les pianissimos à trois p et les sforzandos -demandés avec accélérations. Transfiguratio est le titre du deuxième mouvement, une véritable transfiguration sonore de la contemplation du voyage, qui ouvre sur le troisième mouvement, Slap, dernière période donc -sorte de passerelle-, intense, vibrante et résolument captivante.
En conclusion, une page à laquelle se mesurer absolument, et fortement inspirée ; nos félicitations à Eric, bravo!
GUITART (Italie) No 75, pagina 30 / pagina 31
On ne présente plus Éric Pénicaud. Comme le suggèrent le titre et l'introduction, il s'est inspiré pour cette oeuvre, de loin en loin, de ses propres voyages maritimes (Mer Rouge, Océan Indien, Caraïbes...). À l'instar du compositeur de La Mer, Claude Debussy, pour qui « rien n’est plus musical qu’un coucher de soleil »..., il serait tentant de rechercher dans la musique d'Éric Pénicaud des rapports entre nature et musique ou bien (plus largement) entre géographie et musique, ce que certains nomment "géopoétique musicale".
L'oeuvre est dédiée au guitariste Sébastien Llinares. Chaque mouvement possède une écriture caractéristique et différenciée : jeux dialogués mélodiques, rythmiques, harmoniques à tous les instruments dans le 1er mouvement, écriture plus "contemplative" dans le 2e mouvement, la guitare étant surtout accompagnée par de "longues résonances" à durée indéterminée. Enfin, dans le 3e mouvement, assez long passage de motifs mélodiques répétés utilisant de larges intervalles (figurant de grands mouvements de vagues) à la guitare, sur fond sonore (sans hauteur définie, effets percussifs, "son éolien" à la flûte, usage des vibratos...). Un peu avant la fin, les étagements des instruments par entrées successives sur de larges intervalles aboutissent presque au total chromatique (j'ai compté 11 sons sur 12 sauf erreur) allant jusqu'à un paroxysme de volume sonore (triple forte) avant de rediminuer progressivement jusqu'au pianissississimo.
Ce Concerto pour le grand large m'apparaît avant tout comme une invitation à un nouveau "Voyage de mon oreille" (Cf. Claude Ballif, 1979) ouvrant éventuellement sur d'autres perspectives d'écoute et de lecture possibles dans le vaste champ des correspondances entre géopoétique, musique et même arts plastiques. Je songe par exemple à La grande vague de Kanagawa d’Hokusai…
Nathalie Cousin, Le Blog d’Erica, août 2014
Au détour du chant exotique de la flûte alto ou d'un nuage contemplatif de trémolos de cordes, se devinent les inspirations éclectiques d'un compositeur dont la connaissance intime de l'instrument permet d'en déployer toutes les potentialités... Dernier appel pour les voyageurs à destination du grand large, départ imminent à ne pas manquer !
Guitare Classique n° 66, septembre-novembre 2014