Suite

Simone Iannarelli est un jeune compositeur italien de trente ans au parcours atypique: brève expérience en guitare rock et brésilienne avant de s'initier à la guitare classique. C'est dire s'il aime les aventures et le mélange des genres. Sa nouvelle oeuvre reflète sa personnalité. Destinée au niveau supérieur, cette suite est une composition des plus abouties. Elle requiert toute la virtuosité du concertiste. Dans le très beau prélude intitulé Jeux d'eau, des harmoniques traduisent la chute des gouttelettes qui viennent mourir sur l'eau, créant des ondes à la vie brève, le temps d'un point d'orgue. Vient l'Arabesque à la légère saveur bulgare; on peut y voir une danse lascive très expressive avec autant de variations rythmiques (alternance de 7/8, 6/8, 8/8, 5/8, etc.). Le Lamento dans la troisième partie fait écho au Prélude par ses harmoniques et son jeu d'eau en forme de pleurs. Enfin, le Scherzo final est éblouissant : il exige non seulement une technique irréprochable mais aussi une sûreté du jeu dans la rapidité d'exécution. On devine que le compositeur, avant tout guitariste, a voulu faire appel aux vastes possibilités de son instrument : toutes les touches sont sollicitées et les liés et les harmoniques se mèlent aux rasgueados. De plus, la cinquième corde est accordée en si bémol. L'ensemble a des airs de jazz et d'ïmprovisation. (Vincent Grépinet, Les cahiers de la guitare, 4e trimestre 20002)